jeudi 22 octobre 2009

Sablières, l'enchanteresse

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En prenant la route sinueuse qui longe la vallée de la DROBIE, la roseur des crêtes attire le regard.


Dans cette terre rocailleuse du BAS-VIVARAIS, l’œil exercé reconnaîtra les bruyères en fleurs qui recouvrent les cimes.


C’est dans ce décor verdoyant et fleuri que se dresse fièrement le village de
SABLIERES.





Nous y arrivons par le hameau de « LARGERON » et son fantastique « PONT DU ROUGE » qui garde encore les traces des transports d’autrefois « charrettes, mulets etc »

Le nom de ce site donnera lieu d’ailleurs à diverses interprétations plus ou moins fantaisistes.…., la plus sérieuse paraissant être le souvenir d’un Seigneur fort cruel , propriétaire en ces lieux.

A la Croix des Bancs, le bourg de SABLIERES en face et au-dessus la chapelle isolée de ST FRANCOIS REGIS.



Celle-ci s’élève au lieu-même où le Saint distribua le sacrement du baptême au cours de sa tournée pastorale des paroisses de la vallée de la DROBIE -entre la 20 Juin et le 16 Juillet 1634.


ST REGIS planta une croix en châtaignier et plus tard fut construite la chapelle.


Cependant une croix est toujours présente, témoignant de l’attachement des Sablièrois à leur passé.

Passé éminemment religieux avec une Eglise du 12è siècle dont le style roman de la construction tranche avec celui plus « récent » de la nouvelle Eglise construite en 1872, attenante à l’ancienne (restaurée d’ailleurs en 1976).





L’Eglise, surmontée d’un clocher à peigne recèle à l’intérieur une admirable Vierge Noire qui évoque celle du PUY EN VELAY (XVIIè siècle).


C’est dans cette Eglise que fut baptisée
Sainte THERESE COUDERC (née le 1er Février 1805) au MAS , un hameau de SABLIERES.



Elle sera la fondatrice de la Congrégation

des Sœurs du Cénacle de LALOUVESC (où son corps est embaumé).

Béatifiée le 4 Novembre 1951 et canonisée par la Pape PAUL VI le 10 Mai 1970.


Le promeneur remarquera les ruelles étroites du Bourg, les entrées voûtées des maisons encore en parfait état et qui d’ailleurs laissent à penser à l’activité qui régnait au 19è siècle -commerces nombreux, économie florissante-

Cependant la Grande Guerre fit payer un lourd tribu à la commune puisque 53 jeunes ne revinrent jamais au pays.


Des nombreux hameaux qui constituent le village de SABLIERES - typiques de l’habitat de montagne, implantés à proximité de bois de fayards et de châtaigneraies- celui d’ ORCIERES est particulièrement intéressant car comportant une maison bourgeoise dite « maison CATI », dont le porche est daté de 1570.


C’est dans cette maison que « viendra pour gendre » (se dit lorsqu’il n’y a pas de garçon dans la famille….et donc le mari de la fille aînée reprend la ferme) en 1756 Charles DELENNE.

Celui-ci deviendra par suite « collecteur d’impôts » puis Maire de SABLIERES en l’an IV de
la République (1796).


Face à cette ancienne demeure et en contrebas de la route, se trouvaient il y a quelques années un rucher à l’ancienne composé de troncs de châtaigniers recouverts de lauze……faisant penser à de mini-habitations troglodytes…..





Autre hameau, celui de LIGONES



qui comporte une propriété dite « Le Château ».

Il s’agit d’une maison huguenote dont certaines parties datent du 15è siècle.

En 1464 la propriété appartenait à Louis de BORNE, Seigneur de LIGONES, lieutenant bailli du Vicomte de JOYEUSE.

Le « Château » sera gravement endommagé au début du 16è siècle, à la suite des guerres de religion.

Par le traité de la Borie, en 1576 Pierre de BORNE reçoit l’autorisation de le reconstruire. Mais au milieu du 17è siècle, la famille de BORNE de LIGONES sera quasi ruinée par la guerre et ses biens mis en liquidation judiciaire.


Il semblerait que le Château de LIGONES et le Château de SERRECOURTE (hameau faisant également partie de la Commune) soient reliés par un couloir souterrain…….mais dont actuellement personne ne connaît l’entrée !


SABLIERES, son bourg, ses divers hameaux, constituent à chaque pas une découverte dans un paysage enchanteur.


SABLIERES, un autre monde…..celui où -à l’époque de l’individualisme, de la crainte de l’autre et du repli sur soi qui en découle - Le promeneur découvre chez les habitants un sens inné de l’accueil et de l’hospitalité.


SABLIERES, le temps de vivre, la cordialité, l’entraide, cela existe encore !

Les portes sont ouvertes aux visiteurs, chiens et chats se promènent au gré de leur humeurs et même!!!!!

Un âne fort sympathique accompagne un bout de chemin le randonneur…….

SABLIERES, en ce lieu sont mes racines…. Mes RACINES ARDECHOISES.



Article rédigé par
Zénobie

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